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Les quatre-vingt-quinze Libyens expulsés en août d’Afrique du Sud, après avoir été découverts s’entraînant dans un camp militaire clandestin, suivaient par webcam des instructions depuis la Libye pour rejoindre des forces spéciales, ont affirmé des lanceurs d’alerte à des médias locaux.
Ces hommes, qui avaient prétendu lors de leur arrestation s’entraîner dans le cadre d’une formation d’agent de sécurité, suivaient en réalité un enseignement militaire pour l’Armée nationale libyenne, dirigée par l’homme fort de l’est de la Libye, Khalifa Haftar, ont-ils dit aux journaux sud-africains Rapport et City Press.
Rapport a publié dimanche 1er septembre des photos et une vidéo, émanant de sources qu’il n’a pas révélées, montrant des hommes en tenue de camouflage en train de courir dans le cadre d’exercices militaires. Ces sources ont relaté au journal que parmi les Libyens figuraient d’anciens combattants du groupe djihadiste Etat islamique, payés pour rejoindre les forces du maréchal Haftar, qui contrôle l’est de la Libye. La région est riche en pétrole et particulièrement instable depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011.
Les quatre-vingt-quinze Libyens ont notamment reçu une formation au tir de précision, au parachutisme et à la survie en mer. Selon une source sous le couvert de l’anonymat citée par Rapport, les hommes s’entraînaient avec des armes en bois car les instructeurs craignaient qu’ils utilisent de vraies armes contre eux. L’un des généraux de Khalifa Haftar surveillait l’entraînement par webcam depuis la Libye, pour vérifier qu’il était suffisamment strict et distribuait parfois des punitions pour assurer la discipline dans le camp, a ajouté cette source.
Selon cette même source, ces Libyens faisaient partie d’un groupe de plus de neuf cents compatriotes qui devaient s’entraîner en Afrique du Sud pour le compte de Khalifa Haftar. Les autorités sud-africaines n’avaient pas commenté ces informations lundi.
Les Libyens ont été arrêtés par la police le 26 juillet dans la province de Mpumalanga, proche du Mozambique, dans une ferme apparemment utilisée comme camp militaire clandestin. Ils étaient arrivés en Afrique du Sud en avril, selon les autorités.
Le Monde avec AFP
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